Problématiques chez les producteurs de cacao et impact sur la production de produits capillaires, corporels et cosmétiques
Les producteurs de cacao traversent actuellement une période ardue, marquée par plusieurs défis qui affectent la production de beurre de cacao. Ces difficultés ont des répercussions non seulement sur les producteurs, mais aussi sur toute la chaîne de production, de la transformation à la consommation.
Cette situation impacte autant les producteurs alimentaires (Mamamiiiaa ! Notre bien-aimé chocolat !), mais également tous les producteurs de produits corporels et capillaires impliquant du cacao sous toutes ses formes (arômes naturels pour les parfums, beurre de cacao pour son effet émollient, riche, protecteur et nourrissant).
Organismes minuscules à impact majeur
Les changements climatiques ont provoqué des conditions météorologiques imprévisibles, mais extrêmes compromettant la récolte des fèves de cacao. Les périodes de sécheresse prolongées et les inondations ont endommagé les plantations, réduisant considérablement les rendements des cultures. Cette situation perdure depuis plusieurs années.
De plus, l’humidité croissante a favorisé la propagation de maladies des plantes, comme le « swollen shoot virus », qui ravagent les cacaoyers et diminuent encore plus la production de fèves. Ce “virus de la pousse de cacao gonflé” se nomme ainsi à cause de renflements causés au niveau des branches du cacaoyer. Il se transmet via plusieurs espèces de cochenilles et de fourmis (qui dévorent feuilles, bourgeons et fleurs de l’arbre), porteuses du virus et répandant la maladie. Affaiblis par la sécheresse, les arbres sont plus vulnérables aux maladies. Aucun remède n’existant, la production s’amenuise, et de 3 à 5 ans après les premiers symptômes, l’arbre meurt.
Comme environ 50 % du chocolat mondial provient des cacaoyers des pays d’Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire et au Ghana, les pertes de récoltes sont de l’ordre de 15 à 50%. En grands consommateurs que nous sommes, nous en ressentons les contrecoups chez nous.
Coûts de production et certification bio
Produire du biologique, quelle qu’en soit la culture, est d’emblée un processus coûteux. Les exigences strictes de certification bio, visant à garantir des pratiques agricoles durables et sans produits chimiques, augmentent les coûts de production.
Comme dans toute culture biologique, à défaut de pouvoir agir sur le plant lui-même pour le protéger des agresseurs, le cultivateur doit miser sur la gestion de son environnement. Or, pour un producteur de cacao bio, la gestion de l’agresseur (un virus) devient quasi impossible. Il en résulte une grande perte, donc une augmentation des coûts de production. Celle-ci s’en ressent tout au long de la chaîne de production…jusqu’au consommateur.
Marché instable et pressions économiques
Les producteurs sont souvent à la merci des fluctuations des prix du marché. La demande pour le cacao bio est en croissance, mais elle reste nichée comparée au marché conventionnel (lui aussi menacé). Cette instabilité rend difficile pour les producteurs de planifier ce qui affecte la durabilité de leurs activités.
Ajoutons à ce « cocktail » l’aspect économique, soit l’inflation, puis la hausse du prix du sucre (pour le domaine alimentaire) et les prix augmentent encore un peu. Le consommateur, au final, en paiera le prix.
Frustrant ? Hmm. Sans doute, oui, mais qui devrait en payer le prix ? Le producteur ? Il ne survivrait pas. Le transformateur ? Lui aussi paie plus cher sa matière première. Devrait-il vendre à perte ? Le consommateur ? Bien que cela puisse être « fâchant », le consommateur peut encore avoir le choix : chocolat ou autre gâterie ? Chocolat « traditionnel » ou biologique ? Est-ce que je bannis le chocolat de ma consommation ou est-ce que je me tourne vers une autre option ?
Impact sur la production de beurre de cacao
Toutes ces problématiques ont un impact direct sur la production de beurre de cacao. Les entreprises de transformation doivent faire face à une augmentation des coûts des matières premières, ce qui peut se répercuter sur les prix pour les consommateurs. La pénurie de beurre de cacao impacte même les micro-producteurs… comme La Prétentieuse ! Chez nous, le beurre de cacao est utilisé dans tous nos savons, tous nos revitalisants solides, plusieurs de nos shampoings, certaines crèmes pour visage, etc.
Comme micro-entreprise consommatrice, quel pouvoir avons-nous sur le marché du cacao, sur notre marché, sur les choix de notre clientèle ?
Solutions et avenir
Collectivement, comment surmonter ces défis ?
Spécialement si le sort des producteurs vous tient à cœur, il est crucial de les soutenir à travers des initiatives de formation, d’investissements dans les technologies agricoles durables et via une rémunération équitable.
En fin de compte, la résolution de ces problématiques nécessitera une collaboration à tous les niveaux de la chaîne de valeur du cacao, afin d’assurer la pérennité de la production de beurre de cacao bio tout en préservant l’environnement et en améliorant les conditions de vie des producteurs.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_de_l%27%C5%93d%C3%A8me_des_pousses_du_cacaoyer
https://www.sciencedirect.com/topics/agricultural-and-biological-sciences/cacao-swollen-shoot-virus